Observatoire National des Transports de Frêt

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Le continent africain victime de la crise sanitaire

Le continent africain a lui aussi souffert au cours des premiers mois de 2020 de l'impact de la crise sanitaire dans la ligne régulière. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les exportations africaines ont chuté de 35 % pendant que les importations ont enregistré un recul de 25 %. Dans ce contexte de baisse globale des échanges, le rapport annuel de l'institution internationale rassemblant les pays de l'ONU note toutefois une légère amélioration en juillet dernier qui s'est traduite par une baisse de 17 % pour les importations et de 21 % pour les exportations.

"Les "blank sailings" ont réduit la fréquence de certains services"

Le document fait état d'une diminution de 9,7 % du nombre de navires ayant touché les ports d'Afrique subsaharienne. L'effectif des porte-conteneurs en escale a baissé de 12,7 %. Dans le vrac, l'impact de la crise a été moins sévère. Le nombre de vraquiers, lui, n'a en effet reculé que de 7,7 %. Quant aux navires citernes, leurs escales ont marqué un repli de seulement 1,4 %.

Résistance de Lagos et de Durban

Toujours en matière de retombées économiques de la crise sanitaire, les ports africains ont révélé des réactions assez diverses. Lagos (Nigeria) et Durban (Afrique du Sud) ont mieux résisté à la pandémie que d'autres ports de la région, bien qu'ayant été victimes de pertes de volumes en raison des "blank sailings" ayant réduit la fréquence de certains services.

"Des restrictions affectant la desserte terrestre de l'hinterland ont créé des tensions sur les passages aux frontières", avance la Cnuced. Selon le rapport, le temps nécessaire pour récupérer la cargaison après les formalités douanières a augmenté en 2020 par rapport à la même période de 2019. De même, les camions ne reviennent pas à leur point de départ aussi vite qu'avant la pandémie en raison des mesures de restrictions imposées. Ces perturbations ont également entraîné des retards dans le retour des conteneurs vides vers les ports (Mombasa, par exemple). Un phénomène qui conduit à des frais de rétention appliqués par les compagnies maritimes.

"Retard de numérisation"

Pour l'organisation internationale, à l'instar d'autres régions du monde, la numérisation des données s'affirme en Afrique comme une clé pour surmonter la crise de la Covid-19. Mais dans certains pays du continent, elle constate "un retard technologique". Pourtant, elle estime que le continent doit relever "le défi de l'innovation technologique, des infrastructures, de la gouvernance et des compétences humaines".

Autre problème auquel l'Afrique est confrontée, le développement durable. La Cnuced recommande au secteur du shipping régional de se mettre en conformité avec les exigences internationales en matière de transition énergétique pour être en capacité de mieux lutter contre les émissions de gaz à effets de serre. Au sujet du confinement, qui a frappé un tiers de pays africains pendant l'année, le rapport estime que le transport maritime est cependant resté leur lien avec le reste du monde. Il souligne que les marchandises en provenance du continent ou qui y sont destinées, ne représentent qu'une faible valeur en comparaison avec lee volume mondial, à savoir 2,5 % à l'export et 3 % à l'import.

En termes de volumes, selon la Cnuced, le continent africain représente des parts plus importantes à l'échelle mondiale. Ses ports ont embarqué en 2020 à l'export près de 7 % du trafic global et 4,6 % de ces flux à l'import. Autre sujet abordé par la Cnuced, l'offre de transport africaine. Selon l'étude, seul le Nigeria figure parmi les 35 premiers pays propriétaires de navires, avec une part de 0,31 % du tonnage en port en lourd au 1er janvier 2020.

L'étude rappelle que le Liberia figure parmi les principaux États du globe possédant un pavillon maritime. "Il se classe au deuxième rang mondial après le Panama en termes de capacité de port en lourd et au troisième rang après le Panama et les îles Marshall en termes de valeur de la flotte", souligne le document.
Publié le : 01 - 02 - 2017